Famadihana


Le peuple Malgache croit que la mort n’est pas une fin en soi, mais que l’âme de leurs ancêtres vit toujours et demande l’attention de sa descendance. (« mitahy ny razana » : les ancêtres bénissent).

C’est avec un extrême dévouement que le peuple malgache organise le départ pour cette fête. Parfums, vêtements, chaussures neuves, coiffures, lunettes de soleil, tant de choses que les cinq dernières années n’ont pas connues, mais le Famadihana compte pour eux comme les six jours les plus importants de cette période. Cinq ans d’économies, de sueur, de sacrifices dus à des salaires précaires ou instables… Pour beaucoup de malgaches, le Famadihana, cette alliance de rituels adressée aux ancêtres, cette coutume d’importance morale, ce symbole d’intégrité sociale et du respect porté aux défunts… a un prix.

La femme que vous allez voir dans ce reportage, c’est Paky. Elle vend des fripes sur les trottoirs d’Antsirabe (ville située à 150 km au sud de la capitale), son niveau de vie est semblable à celui d’un malgache moyen. Je lʼai suivie du début jusqu’à la fin de cette aventure qui la pousse à accomplir la volonté, non de ses ancêtres, mais de sa famille. Jʼai eu lʼopportunité de vivre ce voyage périlleux, entassé dans les coffres de vieilles voitures qui se dandinaient au rythme saccadé, irrégulier des routes secondaires, pour enfin arriver au tombeau familial, là où, selon les malgaches, leurs ancêtres « dorment » et attendent le retour de la descendance tout les cinq ou sept ans. J’ai eu l’occasion de découvrir l’amour et le respect envers ceux qui les ont enfantés, mais aussi leur capacité à surmonter leurs difficultés financières pour la récompense du devoir accompli : la bénédiction de leurs ancêtres donnant force et courage pour vaincre, justement, les aléas de la vie… »

Madagascar : Grande victime de la pauvreté, du chômage et violemment fouettée par la crise de 2009, victime d’une transition à l’allure d’un scénario « catastrophe », ce pays, confronté à la vision de l’évolution d’un monde extérieur, ce peuple, démuni mais profondément attaché à une coutume qui lui demande des comptes, sera-il confronté à un changement dʼordre vital des pratiques exercées au nom du Famadihana par les générations à venir ?

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Paky vend ses fripes sur le trottoir à Antsirabe.

 

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Christian, le petit ami de Paky part vendre des fripes à Mandoto, une ville à l’est d’Antsirabe.

 

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Paky est allée chez le coiffeur avant de partir au Famadihana.

 

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La famille remplit la voiture pour partir à Soanidrariny, lieu du tombeau familial où se déroulera la fête.

 

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Route reliant Antsirabe à Soanidrariny, lieu de l’exhumation.

 

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Arrivé sur place, un premier porc est abattu pour nourrir la famille.

 

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Mpihira gasy. Musicien et chanteur malgache, payé par la famille pour jouer pendant les six jours de fête.

 

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Un ancêtre est exhumé du grand tombeau familial par un membre de la famille.

 

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Le défunt est soulevé et passe de mains en mains, pour être ensuite aspergé de parfum et d’alcool.

 

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Un homme pleure devant la dépouille de son oncle.

 

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Paky regarde son frère, décédé il y a 5 ans.

 

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Retour à Antsirabe, Christian et Paky sont épuisés.

 

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Paky est malade et n’a plus d’argent pour se soigner. Ses économies ont été dépensées pour le Famadihana.

 

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La vente de fripes devient difficile, Paky voit son salaire quotidien divisé par 8.

 

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1 mois plus tard. Paky a toujours du mal à vendre ses fripes.

 

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