La faim des petits commerces


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Le jour où j’ai ouvert mon bar, un mec est entré, un type taillé comme une armoire à glace ! Je n’étais pas le seul à penser au moment de le servir qu’un verre de trop pouvait le faire déraper. Et bien tu sais quoi ?
en 13 ans, il a cassé qu’une chose dans mon bar : mes préjugés.

Marc, à « l’Altitude 648 » (Marcellaz, le 4 novembre 2014)

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C’est après cette discussion avec l’ancien gérant d’un bar en Haute-Savoie que je vis le lieu avec un autre regard. En cette période où les médias informaient les français du déclin général des commerces de proximité, je constatais en écartant les multiples raisons de ces fermetures, la première perte évoquée en deux phrases, de ces lieux où l’on s’affine au contact des autres.

Alors q’une poignée de commerçants vivent encore de leur travail comme un art de se trouver à la hauteur des gens, que reste-t-il du commerce au coeur des villes quand un maillon du lien social est brisé ? 

Bris d’une époque révolue, bris d’une réalité, bris d’une migration au prix d’une consommation.

Photographier la ville d’aujourd’hui, c’est assumer ses travers à travers elle. Parler d’une mutation urbaine et sociale, c’est la regarder en face. Voir le trottoir d’abord, comme une invitation à faire un pas sur nos silences.

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