Journal
Ce sont des visages que j’ai connus, croisés, ou attrapés au vol…
Balades, rencontres, coups de gueule.
Tsogool a 44 ans. Il vit dans les hauteurs de la région de l’Arkangaï pendant l’hiver, car il peut fondre la neige pour boire et cuisiner. Mais le reste de l’année, lui et sa famille demeurent au bord du fleuve qui descend de la vallée, et qui permet d’abreuver tout son bétail en suffisance. Et sinon « La barre, ça maintient en forme » me disait-il, amusé d’être pris en photo.
A ce moment de l’année, Myagmar vit dans une région où les chameaux se fondent dans l’immensité de la steppe. Sans parure et avec toute sa simplicité, il m’a laissé voyager dans sa yourte de 100 ans. Il m’a hébergé. Il m’a souri.
1989. Le Père Pedro a créé Akamasoa, un village dans la périphérie d’Antananarive, qui se veut être la possibilité d’une réinsertion économique et sociale pour les personnes les plus pauvres de la Grande île.
Aujourd’hui, le village abrite aux alentours de vingt mille personnes, travaillant toutes de leurs mains dans un cadre social réfléchi et visionnaire. Si leurs conditions de travail sont précaires, le village d’Akamasoa reste malgré tout, une référence nationale en matière de développement.
« J’ai rencontré Arthur au début de mon voyage.
Il est de ces personnes qui m’ont donné sans condition, trimbalé de droite à gauche comme un pinceau se promène d’une main à l’autre… Il savait regarder.
Quand ce jour, il a su m’émerveiller, en balayant sa main devant la grandeur de ce que nous voyions.
J’ai compris qu’on était copains. L’étranger s’endormait. »
Nary Arthur Razafiarison est Artiste peintre. Il vit et travaille à Akamasoa (village créé par L’association du Père Pedro) situé dans la périphérie de Tana. Né en 1987, il commence la peinture en 2003. Il a fait plusieurs expositions dans la capitale, sa plus grande était en 2012, quand il a tiré le drap blanc sur 10 ans de créations.
« Ismaël fait partie de ces danseurs de break que j’ai rencontrés à Antananarive en 2013. Ce jour-là, je me baladais dans son quartier à Mahamasina, quand j’ai senti une main sur mon épaule. C’était lui.
Comme il habitait à côté d’ici, il a voulu me montrer sa petite maison. Très petite maison. Le reflet du soleil sur le bleu ciel de sa « chambre-cuisine » éclairait ses casquettes pendues au mur. Quand il m’a vu sortir mon appareil pour capturer la lumière , il a regardé par la fenêtre pour figer la magie d’un tout.
Souvenir d’un danseur né de la rue. »
« J’ai rencontré cette dame. Assise sur le tas de pierres qui lui restait à casser en miettes, son dos était courbé, son marteau aussi. Quand elle relevait la tête vers Arthur, c’était alors une grande dame, fière et belle par son âge.
Je m’approchais pour toucher ses mains, je touchais celles d’une statue de 76 ans. »
« Cette femme a 83 ans. A ce moment de l’histoire, je logeais chez un pasteur pour construire des bancs pour son église. Elle lui rendait visite. J’ai pris cette photo la veille de l’inauguration dédiée à son premier toit de maison en taule. Elle avait dormi toute sa vie sous un toit de paille… »
« Dans le cadre d’un projet qui consiste à valoriser la main dans notre société postmoderne, nous avons (Nicolas Maurel dessinateur, et moi-même) rencontré Pierre. Artisan d’une grande retenue au sourire ravageur d’humilité, un grand monsieur, un passionné comme on les aime. Spécialisé dans l’inclusion, il travaille seul, dans son atelier situé à la Roche-sur-Foron (Haute-savoie, 74). »
Nadia Richard voulait être comédienne. Elle a commencé là où peu de filles de sa génération arrivent à percer : Youtube. Depuis 2012, elle fait rire chaque jour plus de 80 000 personnes sur la toile, et est considérée comme faisant partie des jeunes successeurs des humoristes Norman et Cyprien.